Une courte playlist dont l’idée m’est venue lors d’une roda do Cavaco. Les musiciens y ont joué Bom-Bocado composition de Leandro Lehart pour le deuxième album, sorti en 1995, de son groupe Art Popular (São Paulo) : sous la jupe je vais, sous la jupe je suis, sous la jupe je reste.
Cette samba est reprise en 2017 par Thiaguinho.
É de baixo da saia que eu vou
É de baixo da saia que eu ‘to
É de baixo que eu vou ficar
Dim dim dim dim, dim, dim, dim
En 1993, Alain Souchon sortait Sous les jupes des filles.
M en fera une reprise dans un album hommage.
Et la vie toute entière
Absorbés par cette affaire
Par ce jeu de dupes
Voir sous les jupes des filles
En 2010, le Jamaïcain Mavado sort Unda Yuh Skirt, dont les canadiens Zeds Dead réaliseront un remix Drum & Bass
En 2017, la reggaetonera madrilène Ms Nina avertit dans Tu Sicaria : Me guardo la pistola debajo de la falda
De quoi nous rappeler une scène de Nicky Larson :
Image non sourcée
Dans le manga Amagi Brillant Park l’héroïne Isuzu Sento se balade toujours avec un fusil caché sous sa jupe
On me souffle (comment l’oublier ?) qu’en 1974, Martinho da Vila cherchait dans Distritmia à se cacher sous la jupe de sa bien aimée pour fuir le monde
Eu quero me esconder debaixo
Dessa sua saia pra fugir do mundo
Le pourtant mini Jacques Dutronc ne peut lui se cacher sous la mini jupe de Françoise Hardy et ses maxi jambes (1966).
Ecoutant ces chansons m’est aussi revenu un souvenir scolaire, un texte de Raymond Radiguet :
J’ai encore dans l’oreille la rumeur des jeux de tonneau, et le grincement de la balançoire. Un couple s’y balançait. C’étaient des fiancés, tous deux assez voisins de notre maison. Déjà rien que ce spectacle de la balançoire parlait trop à mon imagination, l’enflammait. La fille, la tête en arrière, étourdie on ne sait de quoi, ivre (de balançoire ou d’amour), la tête en arrière, tout son corps offert, tendu, avec ces rires énervants, obscènes, des jeunes filles, eût figuré assez bien dans une allégorie l’indécence monstrueuse des vierges. Son fiancé était-il son amant? Qu’importe. L’escarpolette grinçait, comme elle aussi énervée.
[…]
Ah cette escarpolette, sujet d’estampe grivoise, il ne s’agit plus de regarder les bas blancs, ou l’endroit où ne se dissimulent plus les cuisses.
L’escarpolette, Antoine Watteau (vers 1721).
Les Hasards heureux de l’escarpolette, Jean Honoré Fragonard (entre 1767 et 1769).
La balançoire, Auguste Renoir (1876)
Pour une analyse du tableau je vous conseille cette vidéo youtube.
En 1881, est publié une partie de campagne de Maupassant
Mlle Dufour essayait de se balancer debout, toute seule, sans parvenir à se donner un élan suffisant. C’était une belle fille de dix-huit à vingt ans ; […]. Ses bras tendus tenaient les cordes au-dessus de sa tête, […] ; et l’escarpolette peu à peu se lançait, montrant à chaque retour ses jambes fines jusqu’au genou, et jetant à la figure des deux hommes, qui la regardaient en riant, l’air de ses jupes, plus capiteux que les vapeurs du vin.
Assise sur l’autre balançoire, Mme Dufour gémissait d’une façon monotone […], et elle jouissait d’être étourdie par le va-et-vient de la machine. […]. A chaque descente, elle poussait un cri perçant qui faisait accourir tous les gamins du pays ; et, là-bas, devant elle, au-dessus de la haie du jardin, elle apercevait vaguement une garniture de têtes polissonnes que des rires faisaient grimacer diversement.
Jean Renoir, fils d’Auguste Renoir va adapter une partie de campagne en 1936, sans évidemment passer à coté de la scène de la balançoire/escarpolette, comme on peut le voir au début de cette bande annonce
L’escarpolette a aussi donné un air de l’opérette Véronique d’André Messager (1898), et encore la chanson Une demoiselle sur une balançoire de Jean Nohain et Mireille chantée avec succès par Yves Montand en 1950, et ici en 1969 par Sophie Daumier et Guy Bedos.
Une demoiselle sur une balançoire
Se balançait à la fête un dimanche
Elle était belle et l’on pouvait voir
Ses jambes blanches sous son jupon noir
Pochette de 45 tours (années 50)
Zygismund Brunner 1918
Zygismund Brunner, illustrateur polonais installé à Paris qui en 1921 dessinera une vision d’automne provoquée par un vent frippon, prudence, prends garde à ton jupon.
Vent frippon, vent nippon ? petit retour sur un manga diffusé sur la 5 puis TF1 dans les années 90 l’Académie des ninjas dont voici le résumé qu’en fait le site bonsplansjn :
Nikumaru (Nicolas dans l’anime FR) Sarutobi est un petit ninja rondouillard, obsédé, pique assiette, … mais un grand expert en ninjutsu (art des ninjas). Il maîtrise d’ailleurs une fulgurante technique inédite de vent qui consiste à faire des pas rapides pour que le vent se soulève et emporte avec lui … les jupes des filles.
Cependant le procédé irrite. Qui sème le vent récolte des bleus.
